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Amis de la Terre section Montreuil Est Francilien
8 octobre 2009

les paniers solidaires des AMAP

Il est assez compliqué de mettre en place un système de paniers solidaires, mais des solutions existes. En voici un aperçu, âr Peter des Amis de la Terre, qui en a fait la liste. Merci Peter !

1°) Pondérer le prix du panier au prorata des ressources de chacun. Même si un smicard peut faire le choix, selon certains, de payer 19 euros son panier (au détriment de quoi ?), je pense qu’il est possible de concevoir un prix adapté. Cette proposition serait basée sur la confiance : il serait hors de question de demander à chacun sa feuille d’impôts ! Après nous être situés dans une certaine tranche, nous accepterions de signer un contrat ad hoc. L’avantage est de proposer un système clair et transparent. L’inconvénient est, selon quelques camarades, qu’il n’est pas applicable en l’état actuel du niveau de conscience de beaucoup d’amapiens, quant on en est encore à ramer pour que la (certes faible) majorité d’entre-nous honore le contrat minimum écrit noir sur blanc1.

Comment calculer lesdites tranches, et le nombre de tranches ? Comment savoir si l’amap rentrera dans ses frais ? On pourrait tester le système : les amapiens consommateurs de légumes indiquent (de façon confidentielle) leur tranche, sachant que l’on peux tester suivant un nombre variable de tranches. Nous diviserions la somme globale (nombre de paniers multipliée par 19 euros), chacune d’entre elle étant divisée par les amapiens. La difficulté du système résiderait également dans la bonne ou mauvaise volonté de tout un chacun de se « ranger » dans des tranches de même nombre d’amapiens (je n’ai pas réussi à calculer selon des groupes d’amapiens de tailles variables…)

Exemple : soit 60 paniers à 19 euros : 1140 euros par semaine.

Nombre possible de tranches (à partir de 3) multiples de 60 :

3 (x 20 paniers), 4 (x 15 paniers), 5 (x12 paniers), 6 (x10 paniers) ou 10 (x 6 paniers), voire 15 (x4 paniers) ! Pour simplifier, l’écart de prix entre les tranches serait au minimum de 50 centimes. J’ai aussi écarté les paniers au-delà de 21,5 euros (soit + 2,5 pour la tranche la plus chère)

Exemples de prix  (du plus resserré au plus étendu)

Pour trois tranches :

18,5 19,5 20

18 19 20

17,5 19 20,5

17 19 21

Pour quatre tranches :

17,5 18,5 19,5 20,5

Pour cinq tranches :

18 18,5 19 19,5 20

17 18 19 20 21

Pour six tranches :

16,5 17,5 18,5 19,5 20,5 21,5

Il resterait également à se prononcer sur le nombre de tranches. Ma préférence irait vers la proposition en rouge.

2°) Réserver un certain nombre de paniers dont le coût est réparti entre tous.

Supposons 10% de paniers subventionnés par l’Amap : 1140 euros par semaine répartis en 60 paniers, dont 6 à moitié prix (8, 50 euros), soit 57 euros à répercuter sur les 54 paniers restants.

(54 paniers x 20,5 euros) + (6 x 8, 50) = 1107 + 51 = 1158.

Pour 5% de paniers à moitié prix, celui-ci coûterait à la majorité 1140 euros par semaine répartis en 60 paniers, dont 3 à moitié prix (8, 50 euros), soit 25,5 euros à répercuter sur les 57paniers restants.

(57 paniers x 19,56) + (3 x 8, 50) = 1114,92 + 25,5 = 1140,42.

3°) Distribuer le surplus

En organisant plus sérieusement ce que nous faisons de façon individuelle à Légumes & Compagnie ou en donnant le surplus à Neptune, comme chez les Pirates de Moyenbrie.

« À Strasbourg, les AMAP participent au Contrat Social Multipartite (Une nouvelle approche prenant en compte différentes dimensions de l'exclusion en engageant des organisations spécialisées au côté des bénéficiaires). Ici, les adhérents qui le souhaitent peuvent payer leur panier un peu plus cher afin d'alimenter un fond, permettant d'y intégrer des personnes surendettées.
Ailleurs, en région parisienne, d'autres encore font don du surplus de production à des organismes tels que le Secours Catholique. »
2

4°) Faire payer le panier en nature.

Certains systèmes de distribution en circuit court permettent à une minorité des adhérents de recevoir des paniers en échange d’un surcroît de travail (dans la production ou l’organisation), solution qui peut donner le meilleur (unités autogérées de petite dimension) comme le pire (clientélisme, marchandisation du travail, droit pour les « employeurs »à consommer sans participer, abus sociaux…).

5°) Faire subventionner des paniers solidaires via les services sociaux,  la collectivité locale, des entreprises extérieures solidaires.

« Solidarité de proximité

Pierre Stoeber, de La Courgette Solidaire (Les Lilas) propose des paniers solidaires.
Après maintes sollicitations auprès des municipalités, services sociaux et autres organismes, et même une participation au concours CréaRIF (visant à promouvoir et soutenir la création et le développement d'activités innovantes dans le domaine de l'économie sociale et solidaire), ils finissent par obtenir 150 euros pour 2006 puis 500 euros pour la saison 2007 (de la part de la Mairie des Lilas) : le système voit enfin jour. En fonction de la subvention obtenue, l'AMAP définit le nombre de ces paniers, en l'occurrence 2 pour la prochaine saison. Certains critères permettent de choisir les «candidats» : les familles éligibles sont en général bénéficiaires des aides sociales conventionnelles (donc à très bas revenus) ; elle adhèrent à l'AMAP, et reçoivent leur panier à moitié prix (6 euros), la différence étant assurée par la subvention (le principe de base, la juste rémunération du producteur, est donc préservé). Le « bien manger » n'est donc plus élitiste, le lien social garde tout son sens.
Pour pallier aux éventuelles difficultés (engagement financier à long terme ou manque de chéquier), un suivi et soutien sont assurés par les services sociaux… »
3

6°) Payer des paniers grâce à la monnaie fondante SOL.

Le SOL - une monnaie d'échange, destinée à mettre en évidence l'économie sociale et solidaire et la faire fonctionner en réseau.
Comment ça marche ?
Le groupe Chèque Déjeuner (dont Pierre Stoeber a rencontré le directeur) en partenariat avec le Crédit Coopératif émet une carte à puce SOL, qui permet d'acquérir des points.
Le SOL est une monnaie fondante : la carte est valable jusqu'à la fin de l'année en cours, les points gardent leur valeur pendant 3 mois.
Mais à quoi sert-il ? Il est décliné sous 3 formes :
SOL Coopération
Une carte est distribuée par les entreprises et organismes adhérents à charte SOL lors d'un achat ; créditée de « SOL Coopération », elle permet de cumuler et de dépenser librement les sols dans tout le réseau. Il est également possible de donner les sols pour des projets solidaires.
SOL Engagement
Met en valeur les comportements solidaires et facilite les échanges de temps et de services.
Un travail sera rémunéré en « SOL Engagement » sur la carte. Les sols crédités permettent d'avoir accès à des activités en échange de temps.
SOL Affecté
C'est un outil d'action sociale émis par les collectivités territoriales, les comités d'entreprises, CCAS (Caisse Centrale d'Activités Sociales) à destination de populations ciblées.
A Lille, les pouvoirs publics ont pris conscience que les « pauvres » mangeaient « mal » et de fait ont organisé un service de livraison de paniers bios avec la carte SOL.
***La Courgette Solidaire, grâce à ce programme, se verra attribuer 2000 euros supplémentaires (probablement sous forme de SOL affecté) qui permettront la création de 7 paniers solidaires à partir de septembre 2007. Autre bénéficiaire probable : la petite soeur de la Courgette, la Tomate Solidaire, nouvelle AMAP en cours de création sous la même structure associative.

Chèques Services et AMAP : un partenariat prometteur - On voit donc que le concept AMAP tend à s'élargir vers les classes sociales les moins élevées, et ce phénomène est appelé à prendre de l'ampleur. En effet, AMAP IDF vient d'être accrédité comme partenaire des Chèques Services, aide alimentaire d'urgence accordée par 4 organismes (dont la fondation chèque déjeuner) à des personnes en difficulté. Pour la seule ville des Lilas (23 000 hab.), cette aide s'élevait à 48 000 euros /an en 2006. Distribuée sous la forme d'un chéquier (10 chèques de 8 euros chacun), elle peut être accordée à une même famille 3 fois par an au maximum. Jusqu'à présent, seules les grandes surfaces étaient accréditées pour recevoir ces chèques ; « le comble ! » selon Pierre Stoeber qui va lui-même faire la demande auprès d'AMAP IDF afin de proposer les paniers aux bénéficiaires de cette aide.
C'est un véritable bouleversement qui s'opère : les personnes à faible revenu ne sont plus contraintes à se limiter à l'alimentation industrielle. Pierre poursuit également le partenariat avec les services sociaux qui se chargent de communiquer aux bénéficiaires de l'aide l'existence des AMAP et la possibilité de manger les bons légumes de la campagne. Les 4 euros restants seront payés par l'AMAP via la subvention municipale de l'année 2006 (150 euros) et la caisse commune constituée des montants des adhésions annuelles. 3 paniers solidaires intermittents seront ainsi mis à disposition chaque semaine.
C'est un grand pas en avant : en Île-de-France, ce système est maintenant applicable par toutes les AMAP !... »

Bien entendu, il existe sûrement d’autres possibilités existantes4… A supposer l’engagement de Légumes & Compagnie vers le principe de solidarité qui motive mes propositions, ce qui reste à vérifier, je suppose que nous devrions sans doute combiner plusieurs choses en soutenant d’une façon ou d’une autre un système interne de partage par un subventionnement institutionnel, selon une proportion interne majoritaire pour des raisons d’engagement de chacun et d’indépendance, notamment financière. Nous devons néanmoins être très vigilants sur les différents choix à faire, compte tenu de la capacité extraordinaire du système économique dominant à récupérer pour mieux les démolir toutes les alternatives économiques émancipatrices. C’est pourquoi, j’aurais tendance à privilégier un système d’abord interne, éventuellement renforcé par une collectivité locale, ou pourquoi pas un dispositif spécifique de solidarité entre les amap montreuilloises, quitte à se raccrocher dans un deuxième temps au système SOL, seul actuel à combiner la solidarité et l’économique5 dans un ensemble régional. Bien que beaucoup d’entre vous ne jugent pas capitale cette problématique, qui selon moi engage la survie même des Amap dans les trois années qui viennent et conditionne l’essentiel de mon engagement ici, cette ébauche imparfaite peut être le point de départ d’une réflexion au sein de Légumes & Compagnie, que je serai heureux de partager avec qui le souhaite.

 

1 Il suffit de se renseigner sur la proportion actuelle (à mi-année passée) des amapiens ayant aidé à Toussacq ou assuré des distributions…

2 Des expérimentations (extraits choisis)  tirées du lien http://www.iris-network.eu/69-47-41,le-boom-des-amap-un-potentiel-de-solidarite-a-explorer.php :

3 Les auteurs précisent que «.La situation de leur producteur Daniel Evain permettait une telle démarche : avec une exploitation céréalière de 120 ha convertie au bio en 2002, ainsi qu'une activité de maraîchage (héritée de sa mère), l'agriculteur avait déjà des prix de vente définis. La quantité des légumes dans chaque panier dépendra donc des prix au kilo (avec une réduction de 20%) ; le contenu, lui, de la saison. A noter que cette définition du prix du panier diffère de la pratique AMAPienne qui consiste à calculer les charges et la rémunération du producteur, et de diviser le tout par le nombre des paniers. »

4ou à inventer, si l’on défend l’idée qu’on ne peut utiliser exclusivement les outils de la société qu’on prétend combattre !

5 Attention, rien à voir avec la réconciliation entreprises-écologie de la farce du développement durable ! Je parle ici de la reconnaissance des Amap comme force de production et de consommation.

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Commentaires
Amis de la Terre section Montreuil Est Francilien
  • Enfin un groupe local des Amis de la Terre à Montreuil! S'impliquer dans la vie locale pour faire entrer l'écologie dans le quotidien de chacun, tel est le credo de ce groupe bouilonnant d'envies...
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